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Adopter un chaton non sevré, quelles conséquences ?

chaton non sevre kebek

 « Adopter un chaton non sevré ? Mais c’est complètement fou et irresponsable! » Oui je sais bien. Vous ne le savez pas encore mais j’ai 36 ans d’expérience en matière de chats, et le comportement félin est une de mes passions. Laissez-moi vous raconter.

Tout commence en juin 2015, à Agadir, au Maroc (pas la peine de déjà vous imaginer les palmiers et les tajines, on va parler uniquement chat). Nous sommes, mon mari, mes deux filles et moi, les heureux maîtres de Simone, chatte de rue qui s’est proposée d’elle-même avec la location de notre maison. Simone est une chatte exceptionnelle, capable de me faire totalement fondre avec son regard si profond et si reconnaissant. Bref, elle est là pour notre plus grande joie.

Simone, une minette rescapée de la rue

L’arrivée d’un chaton non sevré chez nous…

Je rentre un soir du travail et trouve ma famille assise sur le perron de la maison, complètement ébahie par un minuscule chaton en train de boire du lait dans une soucoupe (oui, là aussi je sais, mais le maître en matière de chats à la maison, c’est moi, et je n’étais pas là au moment du méfait). On m’explique –tous en même temps- que « papa est un héros » car il a sauvé ce petit chaton qui était tombé au fond d’un égout près de chez nous. Kebek venait de débarquer dans notre vie.

Dès le lendemain nous l’avons emmenée chez le vétérinaire qui nous a confirmé que c’était une femelle d’environ 3 à 4 semaines, qui avait du rester quelques heures voire une journée entière au fond de l’égout, vu l’état d’usure de ses griffes.

Kebek à son arrivée

La cohabitation chat – chaton non sevré

Même si nous avions isolé Kebek dans une pièce seule, Simone n’était pas vraiment ravie de cette arrivée imprévue. Quelques jours plus tard, sous le coup du stress, elle est tombée malade, et après une très longue et douloureuse semaine hospitalisée, nous a quittés, victime d’une péritonite infectieuse féline humide, maladie injuste car mortelle dans 100% des cas.

Nous nous retrouvions confrontés à deux problèmes de taille :

  • Comment soigner et éduquer un chaton si jeune, nous qui n’avions d’expérience qu’avec des chats adultes ?
  • Comment s’y attacher, puisqu’il était la cause de toute cette souffrance due au départ de Simone ?

Eduquer un chaton non sevré : de l’amour et de la patience

Je ne vous cache pas que le premier mois a été très difficile. Chez nous (et je l’espère aussi chez vous), quand on prend un animal, c’est pour la vie, quelles que soient les embûches. Nous nous sommes renseignés, nous avons interrogé des vétérinaires, nous avons lu*. La « chance » que nous avons eue, est que les chats de rue au Maroc ont souvent un développement rapide (dans la rue, il faut survivre) : Kebek allait seule à la litière dès le premier jour, et a mangé des pâtées solides diluées avec un peu d’eau tout de suite (dans un autre pays nous aurions pu trouver facilement biberons et lait maternisé pour chat, mais là…non). La plus grosse partie de notre travail consistait à l’éduquer comme l’aurait fait sa mère. Apprendre les limites. C’est très dur d’éduquer un chaton, il ne faut pas lâcher prise et persister. De toute ma vie je n’ai eu que des chats adultes venant de refuges ou de la rue, mais jamais de bébé ! Nous avons souvent eu l’envie de renoncer car ce n’était pas un chaton « facile ». Sa mère était très probablement une chatte de rue qui n’avait jamais reçu de caresses, Kebek était donc un chaton assez agressif qui ne se laissait pas faire. Nous avons persisté. Nous avons refusé de renoncer. Et voilà, aujourd’hui :

Un chaton qui est maintenant grand…

Kebek est une belle chatte de presque 2 ans. Il m’aura fallu plus de 6 mois pour m’y attacher réellement. C’est une chatte particulière, pas câline, curieuse, qui joue un peu brusquement, mais qui est toutefois très attachée à nous (elle est toujours dans la même pièce que moi, par exemple). On se parle avec les yeux. Rien que nous deux. Si.

Elle a très bien supporté notre déménagement, l’avion, l’hôtel, le nouvel appartement. Je suis fière d’avoir réussi et qu’elle fasse partie de la famille. Mais je n’oublie pas les épreuves passées et les moments de doute, car sans expérience, on a toujours peur de mal faire.

Adopter un chaton non sevré : quelques conseils

Pour finir, je tiens juste à dire, par rapport à cette expérience (non désirée!), qu’adopter un chaton non sevré n’est pas sans conséquences :

  • Kebek reste une chatte qui n’a jamais vécu avec ses congénères (mère, frères/sœurs) et qui ne sait donc pas communiquer avec eux (je vous raconterai peut-être plus tard la cohabitation avec sa nouvelle colocataire !). Sa référence sociale, c’est nous, ses humains.
  • Sans affection maternelle, ce n’est pas une chatte câline qui se laisse manipuler facilement. Je crois qu’en refuge, elle ferait partie de ces chats pour lesquels on précise « pas de famille avec jeunes enfants» ! Et pourtant, mes filles s’en sont bien accommodées dès lors qu’elles savent respecter l’animal et comprendre son langage physique.
  • Nous sommes conscients que des troubles du comportement peuvent apparaître (agressivité notamment)

Tout cela m’a fait réaliser à quel point les familles d’accueil pour chats abandonnés et/ou orphelins sont méritantes :-)

Alors bien sûr on ne va pas rabâcher, mais si un peu quand même : on n’adopte jamais volontairement un chaton de moins de 3 mois s’il n’est pas orphelin, d’acc’ ?

*Si vous voulez en savoir plus, ces ouvrages m’ont bien aidé (je les consulte toujours régulièrement), en plus des conseils de mon vétérinaire bien sûr:

Ils ont l’avantage d’être très accessibles et faciles à lire (Ma fille de 11 ans les lit facilement).

 

Cet article a été rédigé par Aurélia, un grand merci ! Pour proposer vous aussi votre témoignage, rendez-vous ici !

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